Acteur à suivre sur le marché du stockage objet, Scality dévoile la version 6 de sa plate-forme Ring qui inaugure le support du célèbre protocole S3 d’Amazon, en plus du NFS et du Posix. « Toutes les applications développées pour S3 peuvent être réutilisées dans un cloud privé avec notre Ring 6 et son interface S3 », nous a expliqué lors d’un entretien Giorgio Regni, CTO de Scality. L’enjeu est particulièrement important pour la start-up, notamment sur le marché de la banque et de l’assurance. « Nous avons même développé une interface Worm, afin de garantir que les données archivées n’ont pas été modifiées et répondre à certains besoins en termes de conformité à la réglementation ».

Pour revenir au support de l’interface S3, Scality a repris son code écrit en C pour travailler avec Node.js. « Un gros changement », nous a confié le CTO. « Nous avons profité d’un hackathon avec l’école 42, il y a 7 mois, pour recruter huit personnes et renforcer notre équipe de R&D à Paris. » Pour travailler sur la nouvelle interface, des juniors web ont été associés à des seniors très expérimentés. « Cela a été un succès total et les performances de notre plate-forme ont considérablement augmenté grâce à l’apport de Node.js. En cas de problèmes de performances, il est possible de réécrire le code JavaScript qui pose problème ».

Des clouds privés compatibles S3 

Et pour répondre aux besoins des clients qui veulent créer des clouds privés avec S3, l’équipe de Scality a modélisé la structure IAM d’Amazon en répliquant les API. Il est donc possible de pointer sur Amazon depuis le Ring 6 et inversement avec les mêmes clefs. L’identification et la facturation du service peuvent en effet être gérés à l’usage pour les clients avec un composant Vault, a précisé le CTO. « On peut connecter Vault avec Active Directory pour gérer les utilisateurs et les accès ».

L’accent sur S3 est particulièrement important pour la start-up, notamment soutenue par HP Ventures et Bpifrance, car beaucoup d’entreprises utilisent aujourd’hui S3 tout en désirant garder des applications dans un domaine privé. « En répliquant les API d’Amazon, nous pouvons proposer à ces entreprises de garder les mêmes outils en local et dans le cloud public », a souligné Giorgio Regni.

Un serveur S3 pour développer et tester ses applications 

Parallèlement, Scality profite du lancement de son Ring 6 pour publier en open source son interface S3, mais sans la base de données, ni le Ring. Tout simplement baptisée S3 Server, cette solution permet de déployer un serveur S3 en production dans un seul container Docker pour un usage local avec un DAS. L’idée est de permettre à un développeur de travailler en local avant de basculer sur un Ring 6 pour profiter d’une architecture scale-out avec une plus grande capacité de stockage ou même sur AWS. « Beaucoup d’utilisateurs sont attachés à Swift mais comme ce dernier ne tient pas la route, nous arrivons au bon moment. Nous comptons sur les développeurs open source très influents sur les grands comptes sur lesquels nous travaillons ». Rappelons que des solutions concurrentes comme OpenIO ont tout de suite misé sur les grands clusters open source avec le support des API Amazon S3 et OpenStack Swift. Signalons enfin que si S3 Server est disponible gratuitement, sur une instance de 400 à 500 To maximum, Scality étudie un support mensuel facturé 950 à 1000 dollars par mois.