Les organisations syndicales et le comité central d’entreprise  de Natixis  ont décidé de protester en bloc contre le projet Atlas de délocalisation d’une partie des activités informatiques de la banque au Portugal. Pour rappel, 600 postes seront supprimés en France pour être transférés à Porto tandis que le nombre de prestataires sera divisé par deux d'ici 2019.  L’objectif visé par l’établissement bancaire étant de réaliser une économie de 27 millions d’euros par an. En réaction, le collectif (CCE, CFDT, CFTC, SNB et UNSA) de Natixis a fait appel à un expert indépendant pour évaluer les motivations, la stratégie et la réalité économique de cette délocalisation. Les premiers éléments recueillis auprès de l’expert montrent qu’Atlas est un projet « purement idéologique et économiquement courtermiste », déplorent les syndicats. dans un communiqué.

« Les coûts réels entre une délocalisation et le maintien des emplois sur le territoire national n’ont pas été envisagés », peut-on lire dans un communiqué. Pour les syndicats l’option France permettrait pourtant d’économiser à minima 15 millions d’euros par an et présenterait surtout l’avantage de diminuer fortement les risques opérationnels liés à cette migration. Pourtant, la localisation en région des services informatiques (Bordeaux, Nantes, Caen, Reims, Toulouse…) de Natixis n’a jamais été une option,  en dépit des économies réalisées en implantant l’activité en province.

Des économies pas assez substancielles

Le collectif ne conteste pas la nécessité, pour Natixis, d’optimiser ses coûts afin de rester compétitif sur un marché concurrentiel. Mais, ce projet « stratégique » permettrait au mieux d’économiser 4% (montant surévalué selon les premières expertises) sur ses coûts informatiques, soit une économie attendue de 27 millions d’euros par an pour un résultat net qui s’établissait à plus d'1,3 milliard d’euros en 2015. Outre les conséquences dramatiques sur l’emploi en France et au vu du faible écart en termes de retour sur investissement entre Porto et l’Hexagone, les organisations syndicales et le comité central de l’entreprise demandent que le projet Atlas  soit immédiatement réétudié et réévalué. Elles souhaitent que la direction de Natixis entame un véritable dialogue avec elles  pour aboutir à une proposition acceptable.