Sur LinuxCon (Seattle, du 17 au 19 août), IBM vient d’annoncer deux mainframes, Emperor et Rockhopper, dans sa gamme de produits LinuxOne qui réunit matériel, logiciel et services. Grâce aux clouds publics et à la virtualisation de datacenter, les entreprises sont en train de modifier leur manière de gérer leurs systèmes informatiques. Ces changements ont eu un effet d'entraînement sur les éditeurs de logiciels, mais aussi sur les constructeurs de matériel, y compris dans le domaine des mainframes. Depuis janvier, chez IBM, ce secteur a repris un peu de vigueur avec le lancement du z13, premier nouveau modèle du constructeur depuis presque trois ans. Récemment, le cabinet d’études Gartner estimait que le cycle de renouvellement était plus fort que prévu. Pour capitaliser sur ce succès, IBM intensifie ses efforts pour attirer davantage d’entreprises, et Linux est la clef de sa stratégie. Big Blue voudrait que plus de clouds hybrides et de systèmes analytiques tournent sur ses mainframes. Et les serveurs mainframe Linux Emperor et Rockhopper de la nouvelle gamme de produits hardware, logiciels et services LinuxOne, présentés lundi par le constructeur, sont là pour ça.

Emperor gère jusqu’à 8 000 machines virtuelles

Selon IBM, le serveur Emperor, le plus gros des deux, peut gérer jusqu'à 8000 machines virtuelles ou des centaines de milliers de conteneurs dans lesquels il est possible d’installer un système de fichier complet avec tout le nécessaire pour fonctionner. L'Emperor est basé sur le z13. Le serveur Rockhopper conviendra davantage aux entreprises qui attendent vitesse, sécurité et disponibilité de leur mainframe, mais dans une version plus compacte. « Les deux modèles sont en cours d’expédition », a déclaré IBM, sans préciser leur tarif. Côté logiciel, Spark Apache, Node.js, MongoDB, MariaDB, PostgreSQL, Chef et Docker pourront tourner sur les mainframes d’IBM. SuSE, qui fournit la distribution Linux pour le mainframe, supportera désormais KVM, offrant une autre option d’hyperviseur aux entreprises. Une nouvelle version d’Ubuntu Linux développée conjointement par Canonical et IBM est également en route.

Rendre les solutions mainframes plus attractives sous Linux

Par ailleurs, le code du mainframe d'IBM sera livré en Open Source. Le constructeur n'a pas donné beaucoup de détails sur ce code, mais IBM a déclaré qu'il permettra une meilleure intégration avec les réseaux et les clouds. De plus, SuSE, CA Technologies et d'autres entreprises soutiendront, avec IBM, l’Open Mainframe Project nouvellement initié par la Fondation Linux, celle-ci estimant que « même si, depuis 15 ans, Linux est capable de tourner sur des machines mainframes, des améliorations sont possibles ».

L'objectif de ce nouveau projet est de rendre plus attractives les solutions mainframes sous Linux. Ce qui implique également d’élargir l’offre d’outils de développement. Les entreprises impliquées ont demandé à travailler avec des institutions académiques afin de trouver les développeurs capables de gérer et de programmer pour les mainframes. L'Université de Washington et l'Université de Bedfordshire, toutes deux partenaires du projet, sont là pour en apporter la garantie. Aux entreprises partenaires de l’Open Mainframe Project déjà mentionnées, il faut également ajouter ADP, BMC, Compuware, LC3, RSM Partners et Vicom Infinity.

Linux sur mainframe a atteint une masse critique

Jim Zemlin, directeur exécutif de la Fondation Linux, sur LinuxCon (crédit : Swapnil Bhartiya / ITworld)

Pour Jim Zemlin, directeur exécutif de la Fondation Linux « Linux sur mainframe a atteint une masse critique, à telle enseigne que les fournisseurs, utilisateurs et universitaires ont besoin d’un forum neutre où ils peuvent travailler ensemble pour faire avancer les outils Linux et les technologies et étendre l’innovation en entreprise », rapportent nos confrères d’ITworld.

Par ailleurs, IBM crée aussi le cloud LinuxOne Developer pour offrir un accès ouvert à la communauté. Selon le fournisseur, le cloud joue le rôle d’un moteur R&D virtuel pour la création, le test et le pilotage d’applications émergentes, permettant de tester les liens avec les systèmes d’engagement, les applications mobiles et hybrides.