Pour la première fois depuis sa création,  le classement annuel Greepeace place le fabricant indien Wipro en tête  des entreprises IT les plus éco-responsables. Le « Guide to Greener Electronics » publié par l'organisation écologiste  analyse les entreprises technologiques selon leur engagement pour l'environnement en fonction de facteurs incluant les produits verts et les efforts visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Selon la 18èmeédition du rapport publié ce lundi,  Apple a reculé de deux places par rapport à l'an dernier et occupe désormais le 6èmerang. 

 « L'engagement environnemental des entreprises du hardware est  plus forte et beaucoup d'entre elles ont progressé pour  éliminer les produits chimiques toxiques provenant du matériel », a indiqué Casey Harrell, analyste IT chez Greenpeace.  « Cependant, les émissions de produits chimiques et la consommation d'énergie augmentent concernant l'extraction des matières premières, la fabrication, l'assemblage et l'expédition des produits électroniques grand public et des PC, et c'est cela qui doit être  amélioré », a-t-il ajouté.

Wipro, qui est plus connue en tant que SSII, dispose cependant d'une petite activité matérielle.  La société  s'est davantage engagée à utiliser des ressources énergétiques renouvelables et a pris des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, selon Greenpeace.  La société indienne est ainsi passée devant HP qui occupait la tête du classement  dans la précédente  édition du guide publiée en novembre 2011. Wipro a également obtenu un score élevé pour le recyclage, la chaîne d'approvisionnement et les programmes de reprise des produits. Derrière l'ancien chef de file HP qui prônait la non utilisation de matériaux comme le tungstène, l'étain et l'or provenant des zones de conflits, on retrouve Nokia  et ses  produits économes en énergie, suivi par Acer, Dell et Apple.  Absents du classement 2012, des entreprises comme Asus et MSI.

Accroissement de l'engagement environnemental

« Apple a marqué des points dans  l'utilisation des énergies renouvelables et des produits tels que les Mac, qui sont économes en termes de consommation et exempt de produits chimiques nocifs comme les retardateurs de flamme bromés (RFB) et le polychlorure de vinyle (PVC) », a précisé Casey Harrel. Mais d'après l'analyste, Greenpeace a eu des difficultés à recueillir des informations spécifiques de la part d'Apple qui est resté bouche cousue, un facteur qui a poussé le fabricant de l'iPhone et l'iPad à la sixième place.  La firme de Cupertino a omis de divulguer des données sur des sujets tels que les cycles de vie des produits, sa politique d'énergie propre ou ses mesures spécifiques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Cependant, le groupe a été cohérent dans son engagement en faveur de l'énergie et a reçu le même score que l'année dernière, mais d'autres entreprises ont pris les devants en raison de l'accroissement de leur engagement environnemental a commenté l'analyste de Greenpeace.

Apple a fait de l'excellent travail pour mesurer  son empreinte environnementale, mais l'utilisation croissante des iPad et iPhone pèse sur l'entreprise, analyse Casey Harrell. Pour lui, la firme dispose d'une empreinte énergétique plus élevée dans sa chaîne d'approvisionnement à chaque nouvelle génération de produits, mais elle  fait de son mieux pour tenter de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Apple possède également un solide programme de reprise de produits électroniques et de micros à travers le monde,  mais le groupe a perdu des points à cause d'un manque de programme consistant en Inde, selon l'étude de Greenpeace. Toutefois, la compagnie est très engagée en faveur de  l'environnement et a occupé un rôle de leader dans de nombreux domaines, en particulier dans la chaîne d'approvisionnement et l'utilisation des énergies renouvelables.

Apple a toujours souligné son engagement dans les énergies renouvelables. La société a déclaré qu'elle voulait créer son datacenter à Maiden, en Caroline du Nord d'ici la fin de l'année, un centre de calcul complètement dépendant des énergies renouvelables et  un campus en forme de vaisseau spatial, à Cupertino,  alimenté par des formes plus propres d'énergie comme le gaz naturel.

L'étude de Greenpeace s'est fortement concentrée sur l'Inde, avec deux compagnies - Wipro et HCL Infosystems - classées parmi les 14 meilleures entreprises vertes. Les efforts de recyclage de sociétés comme Nokia, Dell et Acer en Inde ont également été notés dans l'étude. Il existe un grand nombre de déchets électroniques dans les pays occidentaux déversés dans les pays en développement comme l'Inde et la Chine, et Greenpeace essaie de reconnaître les efforts de collecte de ces déchets. Le guide a également pris en compte les produits livrés et commercialisés en Inde.