Barack Obama estime que si par le passé son pays a bien été confronté à des problèmes d’intrusions informatiques émanant de Russie et d'autres pays, il serait préférable aujourd’hui de mettre en place de bonnes pratiques au lieu de laisser la question dégénérer en course aux armements, comme ce fût le cas autrefois avec l’armement conventionnel.

Cette déclaration faite par le président américain en marge du sommet du G20, après sa rencontre avec le président russe Vladimir Poutine, ne fait pas spécifiquement référence au récent piratage du Comité national démocrate du Parti démocrate sur lequel enquête le FBI. Ce piratage avait débouché sur la publication, par WikiLeaks, de courriels politiquement embarrassants juste avant la convention du Parti démocrate. Le lanceur d’alerte n’avait pas révélé sa source, mais, à l’époque, de nombreux experts en sécurité avaient attribué cette intrusion aux services de renseignement russes. Le Gouvernement américain n'avait pas accusé la Russie d’être à l’origine du piratage.

Une enquête pour piratage du Parti démocrate en cours

Les autorités américaines enquêteraient également sur le piratage d'une autre entité du Parti démocrate, le Democratic Congressional Campaign Committee. Par ailleurs, après le piratage des bases de données électorales de l'Illinois et de l'Arizona par des hackers basés à l’étranger, le FBI a invité tous les agents électoraux du pays à sécuriser leurs systèmes informatiques. « Je ne ferai pas de commentaires sur les enquêtes en cours, mais je peux vous dire que, par le passé, nous avons eu des problèmes avec des attaques informatiques menées depuis la Russie et d'autres pays », a déclaré Barack Obama aux journalistes, selon les médias.

Dans cette nouvelle ère décrite par le président américain, un certain nombre de pays sont dotés de capacités cyber importantes. Mais, « franchement, nous avons plus de capacité que quiconque, tant offensive que défensive », a-t-il affirmé en guise d’avertissement à destination des Russes. Le président Obama a ajouté que les États-Unis ne souhaitaient pas reproduire dans le cyberespace la « logique d'escalade » et la course aux armements qui avaient prévalu dans les stratégies conventionnelles. Il a invité les pays à « instituer des règles » afin que tout le monde agisse de façon responsable.

En guerre contre un cyberesapce sauvage

Selon Barack Obama, il y aura suffisamment de problèmes à résoudre dans le cyberespace, notamment pour lutter contre les « acteurs non gouvernementaux » qui utilisent l'Internet pour commettre des vols et d'autres actions illégales, obligeant les pays à protéger les infrastructures critiques et à sécuriser les systèmes financiers. « Nous ne pouvons pas nous retrouver dans la situation d’un cyberespace sauvage où des pays disposant d’une capacité informatique importante commencent à se livrer une concurrence malsaine ou s’engagent dans des conflits nuisibles », a déclaré le président Obama qui a évoqué la question avec Vladimir Poutine et d'autres pays. Selon lui, un grand nombre de pays sont prêts à adopter des règles de bonne conduite dans le cyberespace. Mais il faudra voir si cette volonté se concrétise dans les faits.