France Télécom refuse de payer à ses salariés leurs jours de RTT (réduction du temps de travail) non pris, comme le permet pourtant la loi du 8 février 2008 sur le pouvoir d'achat. Et comme l'opérateur l'avait fait l'année dernière. Dans un courrier adressé le 24 novembre dernier au syndicat CFE-CGC, la direction des affaires sociales de France Télécom a en effet indiqué « qu'il ne lui semblait pas opportun de monétiser les jours de RTT de ses salariés, d'autant plus que les résultats obtenus par l'entreprise en 2007 avaient permis une augmentation de 25% de la participation et de l'intéressement. » Le responsable des affaires sociales insiste d'ailleurs dans ce courrier sur le caractère tout à fait « exceptionnel » du paiement des RTT l'année précédente. Des RTT impossibles à poser, selon la CFE-CGC Pour la CFE-CGC, cette décision devrait permettre à l'opérateur d'améliorer ses résultats financiers en évitant le report de trop nombreux congés non pris qui seraient provisionnés en charge. «En décidant de ne pas assurer le paiement des jours de RTT, France Télécom veut faire des économies, considère Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC pour France Télécom Orange. Entre 20 000 et 25 000 salariés de France Télécom souhaitent monétiser chacun un peu plus d'une dizaine de jours de RTT cette année, ce qui revient à environ 2 500 € par personne. » La décision est d'autant plus regrettable aux yeux des syndicats, que « les congés sont souvent refusés pour des raisons de gestion de service (présence programmée obligatoire, par exemple dans les centres d'appels). » En l'absence de réponse de la direction sur l'ouverture de négociations, la CFE-CGC et l'Unsa ont décidé d'alerter les pouvoirs publics. Dans un courrier adressé début décembre au président de la République, ils sollicitent son intervention pour que sa politique du « travailler plus pour gagner plus » soit appliquée au sein d'une entreprise dont l'Etat reste le premier actionnaire. Ils mentionnent le décret du 3 septembre 2008 qui autorise les entreprises dont l'Etat est actionnaire et dont la durée de travail relève d'un régime spécifique à appliquer la loi en faveur du pouvoir d'achat. Son cabinet a aussitôt répondu que la question relevait de la compétence du secrétariat d'Etat à la Fonction publique, André Santini, et du président de France Télécom, Didier Lombard, et qu'il ne manquera pas de le leur signaler.