En direct de Menlo Park – Le mois dernier, à l’occasion de l’évènement re:invent d’AWS, Igneous Systems a lancé son offre Data Service : une plate-forme de stockage objet en local reposant sur un modèle évolutif sur abonnement, entièrement géré par la start-up. « Le service de données d’Igneous offre un cloud véritable pour les données locales et prend en charge l'API S3 qui est rapidement devenue la norme de facto pour le stockage d'objets dans le cloud », nous a indiqué Kiran Bhageshpur, le CEO et cofondateur de la société Igneous Systems, basée à Seattle. D’autres dirigeants de start-ups spécialisées dans le stockage objet comme Cloudian, Scality ou encore OpenIO nous disent aujourd’hui la même chose.

Pour construire ses baies de stockage objet, Igneous utilise des nanoserveurs reposant sur des disques durs équipés d'un contrôleur ARM.

Grâce à des innovations en matière de matériel avec des nanoserveurs (des disques durs – et bientôt des SSD - avec un contrôleur ARM sur le port SATA) et de logiciels (RatioPerfect), le service de données d'Igneous fournit l'expérience d’un cloud public dans les locaux de l’entreprise, et ce pour répondre à une demande croissante de fonctionnalités cloud mais en gardant les données sur site. « Les entreprises stockent et vont stocker de plus en plus de données, et nous leurs proposons un stockage local avec nos nanoserveurs mais avec un management cloud […] Nos clients ont un problème commun, ils ne pouvaient pas utiliser le cloud, soit parce que leurs volumes de données sont si importants que la latence de l'Internet crée des problèmes ou que leurs données sont propriétaires et une part essentielle de leur entreprise », a poursuivi le dirigeant.

Des hausses par tranche de 200 To 

Parmi les prédécesseurs d’Igneous dans ce domaine, on peut citer Coraid, qui avait de bonnes idées selon Kiran Bhageshpur, et aussi Seagate avec ses disques durs Kinetic connectés en Ethernet. Mais Seagate a stoppé la production de ces derniers faute de prix vraiment adaptés au marché. Pour les tarifs justement, le CEO annonce 40K$ environ par an pour 212 TiB avec un incrémental par tranche de 200 To soit un coût de 1,5 cent le Go par mois. Un nœud est constitué de 68 nanoservers dans un rack avec deux switches. Les unités travaillent donc ensemble avec une coordination logicielle (avec déduplication, compression et erasure coding) pour assurer l’architecture distribuée et ce sans recours à des contrôleurs x86. « Chaque disque dur est en fait son propre compute », comme l’explique le CEO.

En outre, comme le cloud public, le service de données d'Igneous propose un mode Zero-Touch Infrastructure où les clients n'achètent pas d'équipement et ne gèrent pas de matériel sur une base continue. Igneous assure toute la surveillance, la maintenance, les mises à jour logicielles et le dépannage des équipements locaux utilisés par son service de stockage de données. « Nous proposons un service, pas une solution matérielle, c’est ce que doit comprendre le client. Les nanoservers ne sont pas très chers ni incroyablement puissants mais ils suffisent à assurer le travail », assure le dirigeant soutenu par un fonds d’investissement particulièrement suivi dans la Silicon Valley. Il s’agit de NEA (New Enterprise Associates) – fort de 13 milliards de dollars - qui a notamment investi dans Data Domain, Fusion-io, SolidFire, Tableau Software, Box ou encore Workday.